En partant de Martinique, nous avons coutume de faire escale à St Pierre puis à Porsmouth en Dominique pour remonter vers Terre de bas aux Saintes. Chemin faisant, une inspection règlementaire des fonds de cale nous mit nez à nez avec un jus noir non identifié, une voie d’eau ! En remontant le fil de l’affaire, le coupable se révéla être le presse-étoupe : pièce qui rend étanche l’arbre d’hélice et la coque. Mille sabords, voilà un truc emmerdant !
Changement de cap et de programme et pause à Pointe à Pitre où notre Pascal Poisson (artisan du lieu) nous a facilité la sortie de l’eau. Et voilà Emilio sur bers pour une petite intervention d’une journée qui se révéla un stationnement d’une semaine, la faute à la pièce venant de métropole qui fait des détours insoupçonnés. La zone technique est déjà un univers à part mais là, en plus il y avait le chantier de réfection du port pour lequel des bêtes jaunes, rouges et bleues rivalisaient de décibels et de sons de recul stridents.
Heureusement Didier et Catherine (de Petit Bourg en Guadeloupe) nous ont offert de bonnes distractions chez eux, en ville et en forêt dans la région de Petit Canal. Ils sont des botanistes avertis, des cueilleurs chevronnés et des brocanteurs dans l’âme : on ramasse tout…
Après avoir, enfin, colmaté la fuite, nous avons repris le chemin de Terre de bas où Serge et Cathy nous ont accueillis dans leur CasaCabri, pendant qu’Emilio squattait le mouillage de feu « an dot soley ». Là encore nous avons profité de bonnes activités terrestres avec des ballades dans les forêts claires de bois d’Inde qui abritent des ruines du temps jadis. Que du bon temps !
Nous étions déjà allés à Montserrat il y a deux ans et nous venons d’y passer quelques jours avec Didier et Catherine (nos botanistes) avec qui nous avons fait de belles promenades en forêt et un mouillage à Redonda ( petite île à proximité qui fût le lieu d’un royaume autoproclamé ) dont les fonds marins, comme à Montserrat, sont très altérés par les projections de poussière et de souffre du volcan, toujours menaçant, qui a détruit la moitié de l’île depuis 1995. Nous comptions faire des pêches miraculeuses, Flop ! Seules une petite bonite a fini en « ceviche » et une dorade coryphène a bien voulu se faire attraper pour un dernier dîner.
Nous redescendons sur la Martinique en faisant un bon marché en Dominique afin de retrouver nos enfants qui viennent de Montréal se faire un choc thermique pour Noël. Nous en profitons pour souhaiter à tous de bonnes fêtes de fin d’année.
Coin de la quasi-catastrophe : En arrivant à Little Bay au nord de Montserrat, alors que nous contournions un gros cargo de pétrole, chacun de nous quatre y allait de son interprétation de l’alignement de bouées rouges qui étaient en travers de notre route ; ce n’est qu’à 10 mètres des bouées que nous avons réalisé qu’elles balisaient un tuyau flottant livreur d’essence ! Le virage sur l’aile d’Emilio nous a sauvés d’un emmerdement maximum, au bas mot.
Coin de l’étoupe : Produit utilisé dans la construction des bateaux en bois, à base de chanvre ou de lin, qui servait à colmater les interstices entre les planches ; c’était le calfatage. Le nom de presse-étoupe est resté aux systèmes destinés à assurer l’étanchéité. En tout cas, c'est comme une panne de Zip ou une rupture de poignée de valise, l'occasion de subir la tyrannie des objets.
Les bêtes de la zone technique.
Quant le figuier maudit emprisonne l'ancien entrepôt ou prison à Petit Canal.
Perles de Zanzibar et carpelles de sablier ou pet du diable. Vive les botanistes.
Les recoins de Terre de Bas avec Cathy, Serge, Alain et Marie
De ci, de là
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